Marcel Dupré, animateur de la vie musicale troyenne 1920 - 1970


La ville de Troyes m'est très précieuse et reste très douce à mon coeur. Marcel Dupré

A Troyes, l'action de Marcel Dupré, organiste et compositeur, tint essentiellement à ses liens d'amitié avec Amable Massis , altiste et compositeur. Des sentiments fraternels les unissaient depuis l'enfance. Leurs parcours professionnels furent différents malgré quelques convergences que nous allons évoquer.

L'un Normand, l'autre du Nord, ils furent à Paris avant la première guerre mondiale pour y faire leurs études musicales. En 1920, Dupré donna les 10 récitals Bach qui inaugurèrent sa carrière internationale. La même année Massis fonda le conservatoire de Troyes : premier acte de son destin pédagogique. Dupré entra au conseil d'administration dès l'origine du nouvel établissement.

Quelques décennies après les deux artistes virent leurs efforts couronnés par des promotions exceptionnelles dans le monde de l'enseignement. Le Troyen d'adoption fut nommé Inspecteur Général de la Musique, et le maître de Saint-Sulpice, Directeur du Conservatoire National de Musique de Paris.


Marcel Dupré à Saint-Etienne de Caen en
octobre 1954, avec Pierre Jacquot, facteur d'orgue.
Répétition avant l'inauguration.

(Collection : Robert Davy).

Marcel Dupré lors de l'inauguration de l'orgue d'Aulnay-sur-Odon en 1955. Au second plan, on aperçoit René Lavergne, facteur d'orgue associé à Pierre Jacquot.
(Collection : Robert Davy).

Quand arriva le moment d'une retraite administrative, Dupré poursuivit sa carrière de concertiste tandis que Massis mena une vie sédentaire enrichie d'initiatives multiples en dépit des tracasseries provinciales.
De 1920 à 1970, la collaboration Massis-Dupré rayonna dans trois directions : la pédagogie, le concert et la culture. La structure de l'ensemble rappelle celle de la Fantaisie en sol majeur pour orgue de Jean-Sébastien Bach avec son premier mouvement symbolisant la jeunesse, le second illustrant une longue vie de labeur et le dernier s'éteignant comme une vieillesse comblée.

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Jean-Marie Meignien (1999)